Derrière des outils tels que ChatGPT, Gemini (anciennement Bard) et Midjourney se cachent des centres de données très performants. Ces infrastructures assurent autant l’entraînement des IA génératives que leur fonctionnement quotidien. Dans la course à la puissance, les leaders de l’industrie doivent donc investir des sommes colossales dans ce type d’infrastructures, coûteuses à construire et à exploiter. Et si les sommes en jeu semblaient jusque-là impressionnantes, le nouveau devis de Microsoft et d’OpenAI l’est plus que jamais.

100 milliards de dollars : c’est le coût de développement du prochain superordinateur du duo américain. Le projet est baptisé Stargate, en référence à la série de science-fiction du même nom lancé dans les années 90. Mais ici, il n’est pas question de voyager vers d’autres étoiles, mais bien de projeter les deux géants américains dans un avenir plus ou moins proche. Selon les informations recueillies par The Information, il sera chargé de faire fonctionner leurs futurs projets d’intelligence artificielle pendant plusieurs années, et devrait être lancé en 2028.

Mais, qui dit superordinateur et centre de données, dit aussi consommation d’énergie. Et, sur ce point, Stargate fait carrément dans la démesure, puisqu’il devrait consommer jusqu’à 5 gigawatts d’électricité à plein régime. Soit l’équivalent… d’un douzième de la capacité nucléaire française, note Le Point.

Des réacteurs nucléaires pour alimenter les IA de demain

On en sait encore très peu sur ce projet, car outre son caractère confidentiel, OpenAI et Microsoft ont encore quelques détails à régler, et les deux entreprises en seraient encore à la phase 3 sur 5 de sa conception. Parmi les sujets encore indéterminés figure son approvisionnement en électricité.

Là encore, on voit les choses en grand, car il est fort probable que ce sera de l’énergie nucléaire qui alimentera Stargate. En effet, le duo américain a déjà acquis les compétences nécessaires pour se donner les moyens de leurs ambitions. Microsoft a ainsi fait appel aux services d’Erin Henderson, docteure en biochimie spécialisé dans les mini-réacteurs SMR, et Sam Altman, PDG d’OpenAI, a investi dans Oklo, une société développant ce type d’infrastructure.

Le choix du nucléaire est assez logique, car cela permettrait de faire fonctionner des outils d’intelligence artificielle tout en répondant, au moins en partie, aux préoccupations environnementales. Fin 2022, un cabinet d’études britannique, Omdia, suggérait déjà que cette énergie pourrait devenir un choix de premier ordre pour alimenter des centres de données de plus en plus gourmands en ressources. Un an et demi plus tard, cette analyse semble plus pertinente que jamais.

Nucléaire ou pas, Stargate est un symbole de ce qu’il se passe dans le monde de l’intelligence artificielle. Ce secteur, qui a connu une évolution très perceptible depuis le lancement de ChatGPT, est promis à un avenir radieux, attirant aussi bien la curiosité et la fascination que des capitaux de plus en plus importants.

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