Grâce à plus de 140 oeuvres, cette exposition au Louvre (novembre 2020), organisée avec le musée du Castello Sforzesco de Milan, dégage les principales lignes de force qui cheminent dans toute l’Italie durant la seconde moitié du Quattrocento pour aboutir, au début du 16e siècle, à un moment d’apogée de la sculpture de la Renaissance. La représentation de la figure humaine dans la diversité de ses mouvements prend alors des formes extrêmement novatrices. Ces recherches sur l’expression et les sentiments sont au coeur des démarches des plus grands sculpteurs de la période, depuis Donatello jusqu’à l’un des créateurs les plus célèbres de l’histoire, Michel-Ange.

L’exposition propose également d’aller à la découverte d’artistes moins réputés, d’admirer des oeuvres difficilement accessibles de par leur lieu de conservation (églises, petites communes, situation d’exposition dans les musées), afin de les remettre en lumière, mais aussi en contexte. « Le Corps et l’Âme » fait suite à l’exposition « Le Printemps de la Renaissance » présentée en 2013 au Louvre et au Palazzo Strozzi et consacrée aux prémices de l’art de la Renaissance à Florence dans la première moitié du Quattrocento.

L’exposition est organisée par le musée du Louvre et par la Ville de Milan-Surintendance du Castello Sforzeco et sera ensuite présentée au Castello Sforzesco à Milan. Commissaire(s) : Marc Bormand, musée du Louvre ; Beatrice Paolozzi Strozzi, Florence ; Francesca Tasso, Castello Sforzesco, Milan.

Un panorama exceptionnel de la sculpture italienne, de la seconde moitié du Quattrocento au début du Cinquecento, avec les plus grands sculpteurs de la période, de Donatello et Francesco di Giorgio Martini à Tullio Lombardo et Michel-Ange. Cette exposition présente les grands thèmes artistiques et la variété des styles circulant en Italie durant la seconde moitié du Quattrocento jusqu’au début du Cinquecento, qui marque l’apogée de la sculpture italienne avec l’un des plus grands créateurs de l’histoire, Michel-Ange. Durant cette période, le rôle de la sculpture en Italie se modifie : toujours marqué par la sculpture florentine à la suite de Donatello, avec de grands créateurs comme Pollaiolo, le paysage artistique italien s’élargit, se complexifie, à un moment où la peinture fait des avancées importantes. La sculpture affiche encore davantage toute son ambition et sa virtuosité dans la conception des volumes, du mouvement et des émotions. De l’Italie centrale à la Lombardie ou la Vénétie, une variété de langages plastiques prospèrent, entre unité et diversité.

Les sculpteurs de la période sont préoccupés par l’interprétation de l’être humain, dans son apparence extérieure comme dans ses sentiments intimes. La représentation de la figure humaine dans la diversité des mouvements tant du corps que de l’âme prend alors des formes extrêmement novatrices. La fureur et la grâce du corps constituent le premier grand thème de l’exposition. L’intérêt pour les compositions complexes et pour l’exaspération des mouvements du corps prend une place majeure chez de nombreux sculpteurs, à travers toute une série d’œuvres d’Antonio del Pollaiolo, Francesco di Giorgio Martini ou Bertoldo. Des drapés élégants permettent aux artistes de révéler le charme et la légèreté de la figure humaine. La représentation ultime de la grâce s’exprime également à travers le nu, tant masculin que féminin.

Émouvoir et convaincre : à la suite du travail de Donatello autour de ¬1440/¬1460, l’émotion et les mouvements de l’âme prennent place au cœur des pratiques artistiques, dans une volonté affirmée de toucher violemment l’âme du spectateur. C’est alors un véritable théâtre des sentiments qui se déploie en Italie du Nord entre 1450 et ¬1520, en particulier dans les groupes de Déposition du Christ, tels ceux de Guido Mazzoni. Cette recherche du pathos religieux s’incarne également dans les émouvantes figures de Marie Madeleine ou de saint Jérôme qui fleurissent en Italie à cette période.

De Dionysos à Apollon : entre la fin du Quattrocento et le début du Cinquecento, de nombreuses œuvres sont élaborées à partir des grands modèles de l’Antiquité classique, comme le Tireur d’épine ou le Laocoon. De façon concomitante à ce qui advient dans le domaine de la peinture, la sculpture développe alors la recherche d’une nouvelle harmonie qui transcende la représentation naturaliste des gestes et des sentiments extrêmes. À partir de la fin du siècle, Michel-Ange aboutit à une synthèse formelle qui intègre à la fois la connaissance scientifique des corps, un idéal absolu de beauté et la volonté de dépasser la nature par l’art. (une présentation rapide ci-dessous)

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